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Archives / n° 1 Le débat transnational – mai 2012

Mondes-couv1



sous la direction de  Sabine Dullin et Pierre Singaravélou








Présentation


Ce numéro est consacré aux origines internationales des grands débats publics de l’époque contemporaine (citoyenneté et intégration, colonisation et décolonisation, droit d’ingérence et souveraineté territoriale, promotion de la santé publique, etc.). Ces nouvelles préoccupations ont en effet émergé par le biais de réseaux transnationaux de savants, de réformateurs et de militants et à la faveur de moments d’émotion ou de prise de conscience à l’échelle internationale. Ces réseaux se sont pour la plupart institutionnalisés dans les années 1880-1920 et ont produit de nouveaux savoirs, expertises et catégories qui circulent au-delà des frontières.


Sommaire – Le Débat transnational n°1 

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Robert Frank
Avant-propos – Pourquoi une nouvelle revue ?

 

Sabine Dullin et Pierre Singaravélou
Introduction – Le débat public : un objet transnational ?

 

Pierre-Yves Saunier
La secrétaire générale, l’ambassadeur et le docteur. Un conte en trois épisodes pour les historiens du « monde des causes » à l’époque contemporaine, 1800-2000

 

Robert Frank
Émotions mondiales, internationales et transnationales, 1822-1932

 

Hervé Mazurel
« Nous sommes tous des Grecs ». Le moment philhellène de l’Occident romantique, 1821-1830

 

Sunil S. Amrith
L’internationalisation de la santé publique en Asie du Sud et du Sud-Est, entre 1919 et 1939

 

Todd Shepard
À l’heure des « grands ensembles » et de la guerre d’Algérie. L’« État-nation » en question

 

Pierre Singaravélou
Les stratégies d’internationalisation de la question coloniale et la construction transnationale d’une science de la colonisation à la fin du XIXe siècle

 

Débat autour d’un livre

Matthew Connelly, L’arme secrète du FLN. Comment de Gaulle a perdu la guerre d’Algérie, traduit de l’anglais par Françoise Bouillot, Paris, Payot, 2011

 

Robert Frank
Niek Pas
Sylvie Thénault
Matthew Connelly

 

Varia

Robert S. DuPlessis
What did Slaves Wear? Textile Regime in the French Caribbean

 

Douglas Howland
An Englishman’s Right to Hunt: Territorial Sovereignty and Extraterritorial Privilege in Japan

 

Guillemette Crouzet
“A Sea of Blood and Plunder”. Lutte contre la traite et politique impériale britannique, vers 1820-1880

 

RESUMÉS  du numéro 1

 

n° 1 – Le débat transnational

Pas de résumés pour l’avant-propos, l’introduction et le Débat autour d’un livre

 

Pierre-Yves Saunier
CNRS-UMR Irice 8138

Résumé

La secrétaire générale, l’ambassadeur et le docteur
Un conte en trois épisodes pour les historiens du « monde des causes » à l’époque contemporaine, 1800-2000

Faire l’histoire du « monde des causes », c’est cerner la manière dont des horizons d’engagement ont été définis, défendus, contestés, incarnés, embrassés en tant que questions dites « d’intérêt général » voire « universelles », suite à un travail social et intellectuel visant à démontrer qu’y répondre exige d’œuvrer à travers les territoires et les souverainetés. Cet article part de trois épisodes récents de la chronique des organisations non-gouvernementales pour développer les prémices d’une conversation entre les travaux des historiens, de plus en plus nombreux à travailler sur ces thèmes, et ceux de leurs collègues des sciences sociales. Ce qu’ignorent les historiens, ce qu’ils croient savoir et ce qu’ils peuvent apporter.

Mots-clés : Organisations non gouvernementales – Humanitaire – Associations internationales – Société civile globale – Union des associations internationales.

Abstract

The Secretary General, the Ambassador and the Ph. D.
A Fable in Three Installments, to be Told to Modern Historians of the “World of Causes”, 1800-2000

Researching and writing the history of the “world of causes” amounts to the study of the ways and means by which commitments were made and unmade in order to support or contest small and big causes across territorial lines and sovereignty areas. This article fans out from 3 recent episodes in the contemporary world of causes. It explores what historians can learn from their social science colleagues, at a moment when more and more of the former embrace the study of international activism. What historians do not know, what they believe they know and what they can help others to know.

Keywords : International non Governmental Organisations – Humanitarianism – International Associations – Global Civil Society – Union of International Associations.

 

Robert Frank
Directeur de la publication Monde(s)
Professeur à Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Directeur du laboratoire UMR Irice 8138-CNRS [jusqu'en septembre 2012]

Résumé

Émotions mondiales, internationales et transnationales, 1822-1932

« L’émotion en politique » est une thématique stimulante lancée par le livre de Philippe Braud en 1996. Dans le présent article, nous nous intéressons au poids des « émotions » dans les relations internationales, les « émotions » stricto sensu, et au pluriel, à la fois dans leur pluralité et dans la singularité de chacune. Depuis celle qui s’est emparée de la génération romantique pendant la guerre d’indépendance de la Grèce (« Nous sommes tous des Grecs », s’écrie le poète Shelley) jusqu’à celle qui a été provoquée par la destruction des tours de New York le 11 septembre 2001 (« Nous sommes tous Américains » écrit l’éditorialiste Jean-Marie Colombani), les émotions modifient-elles, façonnent-elles les rapports entre les États, entre les peuples et les sociétés ? Sur quels jeux d’échelle se déploient les émotions collectives (local, national, région du monde, mondial) ?

Ce survol des émotions collectives sur une assez longue période – nous nous limitons ici au xixe siècle et au premier tiers du xxe siècle – et cette réflexion sur leur mode de circulation à travers les frontières, servent à ouvrir un débat sur le concept même de « transnational », en particulier sur les différences à établir avec la notion d’« international ».

Mots-clés : Émotions – Circulation – International – Transnational – Mondialisation.

Abstract

World-wide, international and transnational emotions, 1822 – 1932

Philippe Braud’s book entitled « Emotions in Politics » launched a stimulating set of themes in 1996. In the current paper, we shall study, in the strictest sense of the word, the weight of “emotions” in international relations, of emotions in the plural, both with regard to their plurality and the singularity of each of them. From the moment when emotion seized the romantic generation during the Greek War of Independence (“We are all Greeks” the poet Percy Bysshe Shelley exclaimed) down to 9/11 and the emotion raised by the destruction of the WTC Towers in New York (when editorialist Jean-Marie Colombani wrote: “We are all Americans”), do emotions alter, do they shape the relations between States, peoples and societies? On what manner of scale do collective emotions spread forth? (Are they active on a local or national level, in one part of the world or on a global scale?).

The present review of collective emotions over a rather long time span – as we circumscribe our study to the xixth and the first third of the xxth century – and these reflections on the ways whereby they circulate across borders, are of use in opening a debate on the very concept of “transnational”, with a specific view to establishing the distinctions to be made with the notion of “international”.

Keywords: Emotions – Circulation – International – Transnational – Globalization.

 

Hervé Mazurel
Université d’Orléans

Résumé

« Nous sommes tous des Grecs ». Le moment philhellène de l’Occident romantique, 1821-1830

La vive émotion suscitée dans tout l’Occident des années 1820 par la guerre d’indépendance grecque a rapidement sombré dans l’oubli. Et si l’événement est aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt chez les historiens, il semble que, pour comprendre cette large mobilisation des cœurs et des consciences pour la cause grecque, il faille donner à l’imaginaire et aux affects une centralité qu’ils n’ont pas suffisamment dans les études existantes. Aussi cette contribution se propose-t-elle de mieux cerner la manière dont les opinions se sont emparées de l’événement, en y projetant leurs attentes et leurs frayeurs, leurs espoirs et nostalgies, et ce jusqu’à faire de cette guerre lointaine entre Grecs et Turcs un événement sursignifiant et largement imaginaire. Cette interrogation sur le pouvoir catalyseur de l’émotion et le rôle performatif de l’imaginaire philhellènes se prolonge ici dans la mise au jour d’une dynamique profondément transnationale, laquelle finit par aboutir à l’intervention des puissances en faveur de la Grèce et à la création du premier État-nation du XIXe siècle.

Mots clefs : Philhellénisme – Émotion – Événement – Opinion – Humanitarisme.

Abstract

« We are all Greeks ». The Philhellene Time of the Romantic West, 1821-1830

The intense emotion the Greek War of Independance aroused in the whole Western World during the 1820s rapidly sank into oblivion. If today, the event has become today an object of a renewed interest among Historians, it appears that to truly grasp the large mobilization of hearts and awareness for the Greek cause, collective imaginary and emotion must be brought into focus, which is not sufficiently the case in the existing studies. Therefore, this contribution offers to discern how opinions seized upon the event and how, by projecting their own expectations and fears, their hopes and nostalgias, they have made of this faraway war between Greeks and Turks an over-signifying and largely imagined event. This enquiry about the catalytic power of emotion and the performative role of the Philhellenic collective imaginary continues here through the disclosure of a strongly transnational dynamic, one which resulted in the intervention of the Powers in favor of Greece and in the creation of the first XIXth century’s Nation-State.

Keywords: Philhellenism – Emotion – Event – Public Opinion – Humanitarism.

 

Sunil S. Amrith

Birbeck College, University of London

Résumé

L’internationalisation de la santé dans l’Asie du Sud et du Sud-Est, entre 1919 et 1939

Cet article porte sur l’internationalisation de la santé publique en Asie pendant l’entre-deux-guerres. Je montrerai d’abord que les réseaux internationaux pour la santé ont créé des liens nouveaux dans toute l’Asie, ainsi qu’entre l’Asie et l’Europe, dans les années 1920. Je développerai ensuite l’idée selon laquelle, dès les années 1930, l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est ont joué un rôle central dans les débats mondiaux sur la production agricole, la consommation alimentaire et la qualité de vie des populations. Les crises économiques des années 1930 ont reflété les avancées comme les limites des expériences menées en Asie. Les débats entre experts internationaux ont soulevé, sur le front politique et moral, des questions sur la souveraineté, les relations entre les nations, les empires et les relations internationales.

Mots-clés : Santé internationale – Inde – Société des nations – Dépression – Asie.

Abstract

Internationalizing Public Health in South and Southeast Asia, c. 1919-1939

This paper is concerned with the internationalization of public health in Asia during the inter-war years. The first section shows that international health networks created new connections across Asia, and between Asia and Europe in the 1920s. The second part of the paper shows that by the 1930s, South and Southeast Asia were central to the global debates on agricultural production, the consumption of food, and the welfare of populations. The economic crises of the 1930s reflected both the progress and the limitations of the 1920s’ experiments in Asia. The debates between international experts were drawn into moral and political debates about sovereignty, and on the relations between nations, empires, and international organizations.

Keywords: International Health – India – League of Nations – Depression – Asia.

 

Todd Shepard

Johns Hopkins University, Baltimore

Résumé

À l’heure des « grands ensembles » et de la guerre d’Algérie. L’« État-nation » en question

Quel rôle les projets visant à créer des États supranationaux ont-ils joué dans les politiques nationales françaises et algériennes au cours de la révolution algérienne ? Cet article examine des sources inédites provenant des archives algériennes et françaises suggérant à la fois que de tels projets furent plus importants que ce que la recherche actuelle reconnaît, et qu’ils donnent un aperçu d’une « ère des « grands ensembles » » transnationale (1945-1962). À cette époque, comme le révèlent les débats de spécialistes, de militants anticoloniaux, de planificateurs étatiques et d’organisations internationales, telles que l’UNESCO, on supposait que l’ère de l’État-nation était dépassée. Toutefois, les projets français et algériens mettent en évidence combien de nombreux participants à ce débat, sont persuadés que les nations continueraient à prospérer, pour peu qu’elles fassent partie d’États supranationaux.

Mots-clés : Guerre d’Algérie – Fédéralisme – Intégration européenne – Décolonisation – Quatrième République.

Abstract

The Era of “grands ensembles” and the Algerian War: The “Nation-State” in Question

What role did plans to create supranational states play in both French and Algerian national projects during Algeria’s revolution? This article examines new archival sources from French and Algerian archives to suggest both that such projects were more significant than current scholarship admits and that they offer insight into a transnational “era of grands ensembles” (1945-1962). In this period, as the discussions of scholars, anticolonial activists, state planners, and international organizations such as UNESCO reveal, it was presumed that the age of the nation-state had past. What French and Algerian plans emphasize, however, is that many participants in this discussion were also certain that nations would continue to flourish, if they became part of supranational states.

Keywords: Algerian War – Federalism – European Integration – Decolonization – Fourth French Republic.

 

Pierre Singaravélou

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/CNRS-UMR Irice 8138

Résumé

Les stratégies d’internationalisation de la question coloniale et la construction transnationale d’une science de la colonisation à la fin du xixe siècle

La fin du xixe siècle, période d’intenses rivalités coloniales, a aussi été un moment de concertation et de coopération entre les différentes puissances impériales. L’internationalisation du débat sur les questions coloniales, en tant que discours et pratiques sociales, constitue alors une stratégie au service des promoteurs de la colonisation pour s’imposer dans le cadre national et sur la scène européenne. Elle a pu à la fois servir de paravent aux ambitions personnelles de Léopold II, de source de légitimité et de réflexion aux juristes de l’Institut de droit international et aux experts libéraux de l’Institut colonial international, qui ont fait de la Belgique et du Congo le lieu et l’objet privilégiés de ces débats transnationaux.

Mots-clés : Colonisation – Empires – Droit international – Sciences coloniales – Congo belge.

Abstract

The Internationalization Strategies of the Colonial Issue and the Transnational Shaping of a Colonial Science at the end of the 19th Century

Though a period of intense colonial rivalries, the end of the nineteenth century was also a time for cooperation and consultations between the various imperial powers. The internationalization of the debate on colonial issues, be it present in expressed views or in social practices, constituted a strategy that served the interests of the colonialists who were determined to take a stance in the national and European arenas at once. Such a strategy screened the personal ambitions of King Leopold II. It lent legitimacy and gave vent to the reflections of the lawyers of the Institute of International Law and the liberal experts of the International Colonial Institute. Belgium and the Congo thus came to represent the privileged locus and object of these transnational debates.

Keywords: Colonization – Empires – International Law – Colonial Sciences – Belgian Congo.

 

Robert S. DuPlessis

Swarthmore College, Pennsylvanie

Résumé

Comment s’habillaient les esclaves ? Le « rôle des étoffes » dans les Antilles françaises

Cette étude de l’habillement des esclaves dans les Antilles françaises se fonde sur l’analyse critique de sources écrites et picturales. Analysant les vêtements de travail dont la fourniture incombait légalement aux maîtres, et les vêtements de fête que les esclaves se procuraient eux-mêmes, l’article se focalise sur les possibilités limitées des groupes subalternes d’innover dans le domaine de la culture matérielle. Par la comparaison des pratiques vestimentaires des esclaves et des autres groupes dans les Antilles et ailleurs, cette étude aborde les problèmes de l’histoire de la consommation et du monde atlantique aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle affirme que la standardisation et la diversification ont été toutes deux les caractéristiques fondamentales du début de la mondialisation moderne.

Mots-clés : Atlantique – Antilles– Esclaves – Habillement – Mondialisation.

Abstract

What did slaves wear? Textile regimes in the French Caribbean

This study of the dress of enslaved men and women in the French Antilles is based on a critical examination of written and pictorial sources. Analyzing work clothes, by law masters’ responsibility, and festive apparel, which slaves themselves procured, the article focuses on the possibilities and limits of subordinate populations’ innovation in material culture. With comparisons to sartorial practices of enslaved people and other groups in the Caribbean and in the larger world, the paper addresses issues in the history of consumption and of the Atlantic basin in the seventeenth and eighteenth centuries, arguing that both standardization and diversification were fundamental features of early modern globalization.

Keywords : Atlantic – Caribbean – Slaves – Dress – Globalization.

 

Douglas Howland

The University of Wisconsin-Milwaukee

Résumé

Un droit de chasse pour les Anglais : souveraineté territoriale et privilège extra-territorial au Japon

L’article examine les privilèges d’extraterritorialité des residents étrangers établis par les traités des années 1860 au Japon, en particulier le “droit de chasse” revendiqué par les autorités britanniques. Les conflits entre les Japonais et les juridictions consulaires à propos de la chasse révèlent les contradictions entre l’extraterritorialité, la loi internationale et la souveraineté territoriale japonaise.

Mots-clés: Souveraineté territoriale – Extraterritorialité – Juridiction consulaire – Privilege d’immunité –Droit de chasse.

Abstract

An Englishman’s Right to Hunt: Territorial Sovereignty and Extraterritorial Privilege in Japan

This article examines foreign residents’ extraterritorial privileges in Japan established by the treaty regime in the 1860s, particularly the “right to hunt” asserted by British authorities in Japan. Conflicts between Japanese and consular jurisdiction over hunting reveal the contradictions among extraterritoriality, international law, and Japanese territorial sovereignty.

Keywords: Territorial Sovereignty – Extraterritoriality – Consular Jurisdiction – Privilege of Immunity – Right to hunt.

 

Guillemette Crouzet

Université Paris-Sorbonne – Paris IV

Résumé

“A Sea of Blood and Plunder”

Lutte contre la traite et politique impériale britannique, vers 1820-1880

Sur la base du vaste corpus des archives britanniques, cet article étudie la construction d’un « espace-réseau » de la traite des esclaves aux intégrations économiques variées, centré sur le Golfe, la mer d’Oman et le Nord de l’Océan Indien, et fondé sur la ramification complexe des routes d’approvisionnement des esclaves. Les zones fournissant les travailleurs captifs, la diversité des marchés acheteurs, de l’Empire ottoman et ses harems aux sociétés de la Péninsule arabique, sont mises en valeur, ainsi que la « profondeur » spatiale de ce système économique régional. Cette étude adopte, par ailleurs, un point de vue original sur l’action des Britanniques : les Anglais, en signant des traités avec les puissances régionales de l’espace – la Perse, l’Empire ottoman, les Pachas indépendants d’Égypte, le Sultan omanais ou encore les shaikhs de la « Côte de la Trêve » – ont peu à peu bâti un territoire politique transnational « normé » par ces mêmes accords, et « policé » par les patrouilles de l’Indian Navy et de la Royal Navy.

Mots-clés : Traite des esclaves – Golfe Arabo-Persique – Impérialisme britannique – Océan Indien – Péninsule Arabique.

Abstract

“A Sea of Blood and Plunder”

Attempt Against the Slave Trade and British Imperial Policy (circa 1820-1880)

This paper highlights the existence in the nineteenth century of a “space-network” of the slave trade, organizing the Gulf, the Oman Sea and the north of the Indian Ocean. The various economic integrations of this “space-network” and the complex structure of the trade routes supplying the slaves are examined. Furthermore, the areas providing captives, the diversity of the markets buying slaves, i.e. the Ottoman Empire and the societies of the Arabian Peninsula, are also studied. An emphasis is put on the “depth” of this particular regional economic system. This paper also presents a very original view on the attempt of the British power against slavery and the slave trade: the British, by signing treaties with the regional powers for the regulations against slavery, (I mean Persia, the Ottoman Empire, the independent Pashas of Egypt, the Sultan of Oman and the sheikhs of the “Trucial Coast”) have gradually built a transnational political territory “codified” by those agreements, and “pacified” by the patrols of the Indian Navy and the Royal Navy. The British attempt in these areas thus marks a milestone in the history of legislation against slavery, but also in the drafting of a law on the seas.

Keywords: Slave trade – Arabo-Persian Gulf – British Empire – Indian Ocean – Arabian Peninsula.